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Interview exclusive de Jean Charles Thomas
 
Evêque émérite de Corse et des Yvelines
 
Propos recueillis par Karin et Claude Bouchot
 
 

En 1997, Jean Charles Thomas, alors évêque de Versailles, décidait de se lancer dans un projet ambitieux : concevoir et réaliser une bible commentée en langage courant pour tous ceux qui en abordent la lecture pour la première fois. Grâce à une remarquable coopération internationale et interconfessionnelle ayant permis à quatre-vingts biblistes de diverses tendances de se retrouver unis autour de la Parole, cette Bible Expliquée vient de paraître à la Société Biblique Française. L’occasion d’un échange avec l’homme d’Eglise, initiateur du projet, devenu un ami fidèle de Bouquet philosophique.

 
 

Bouquet philosophique : Est-ce juste d'affirmer que l'essentiel de votre épiscopat a été de renouer avec la Révélation biblique ?

Jean Charles Thomas : Le jour de 1972 où j’ai été ordonné évêque, je fus  comme envahi par la décision de consacrer le reste de mon existence à faire connaître la Bonne Nouvelle contenue dans les livres bibliques. Pendant que 27 évêques tenaient leurs mains au-dessus de ma tête, deux prêtres amis laissaient peser sur mes épaules une grande bible ouverte. J’en éprouvai le poids durant la longue prière qui m’envoyait en mission. Je m’en souviens fort bien, j’ai alors promis intérieurement au Seigneur d’accorder priorité à sa Parole, et dans mes prédications ou écrits, et dans les impulsions que je donnerais en exerçant mes responsabilités d’évêque, et dans mes prises de position au fil des événements.

Cette considération pour la révélation biblique avait commencé 22 ans plus tôt. J’étais alors au séminaire, je venais d’avoir 20 ans et j’avais reçu l’intime conviction qu’il me fallait devenir prêtre selon les paroles du Christ et des apôtres contenues dans le Nouveau Testament. Il ne me restait donc plus qu’à faire grandir jour après jour cette fidélité à ce que je ressentais au plus profond de moi-même. Je m’y suis donc employé, avec plus ou moins d’efficacité, mais toujours avec grand bonheur intérieur. Ce fut ma lumière dans les jours ordinaires comme aux heures les plus difficiles.


Bouquet philosophique : A quel moment de votre vie sacerdotale avez-vous ressenti la nécessité de réhabiliter la Bible en France en facilitant sa lecture par une version commentée ?

Jean Charles Thomas : Pendant des années, je n’ai aucunement envisagé de faire œuvre directement biblique. Je n’avais d’ailleurs pas suivi de formation universitaire dans la spécialité biblique. J’ai donc travaillé pour mon compte en approfondissant l’enracinement biblique de tout ce que je devais prêcher ou écrire. Mes livres de référence étaient on ne peut plus variés, allant des auteurs reconnus à d’autres radicalement différents : l’univers des exégètes ne cessait d’évoluer ou de proposer de nouvelles méthodes pour comprendre les textes. En préfaçant Le Christ hébreu de Claude Tresmontant, je me fis alors de solides ennemis.

C’est en voyant l’immense foule rassemblée pour les JMJ de Paris en 1997, cette foule de jeunes (et d’adultes) dont l’appétit de connaître la pensée chrétienne s’avérait proportionnelle à son ignorance, que j’ai cette fois perçu un appel à faire connaître et comprendre la Bible. Celle-ci me semblait tellement réservée à des spécialistes ou à des personnes s’imposant de suivre une longue formation pour la lire de façon profitable.

Il fallait à l’évidence inventer du neuf, une pédagogie adaptée à des débutants bien disposés. Le Concile Vatican II, en 1965, avait invité les catholiques à lire personnellement la Bible. La TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) avait mobilisé  115 spécialistes reconnus qui unirent admirablement leur savoir pour aboutir à cette publication historique en 1988. Mais, là aussi, les débutants de bonne volonté se décourageaient devant l’ampleur du travail à fournir pour entrer dans ce monument de grande qualité.

Je retournais ces idées en rentrant de Paris à Versailles en cette fin d’août 1997. Presque machinalement, je me mis à écrire en arrivant dans mon bureau. Et des idées du genre : « Si on faisait ceci », « Il faudrait oser cela » m’amenèrent à rédiger une longue lettre exposant le concept de ce que j’appelais alors Une Première Bible. Je l’envoyai le 17 septembre  à quatre évêques en responsabilité nationale et à un pasteur protestant que je connaissais depuis les années 1960 et que j’avais retrouvé en Yvelines. Cette lettre rédigée et expédiée, je me sentis l’âme en paix. Mais je gardais l’impression d’avoir lancé une bouteille à la mer, une bouteille que personne ne retrouverait peut-être.


Bouquet philosophique : Comment ce rêve est-il devenu réalité ?

Jean Charles Thomas : Les réponses de mes frères évêques furent du genre : « Pourquoi pas ? », « Qui sait ? », « Mais c’est une entreprise énorme et nous ne sommes pas équipés pour la faire aboutir. » La réponse du pasteur ami fut nettement plus positive. Il travaillait lui-même à la rédaction de la Nouvelle Bible Segond qui sortit en 2002 et dont il fut l’un des grands artisans : il s’agit de Jean Claude Dubs. L’Alliance Biblique Française nourrissait des perspectives qui la conduisirent à adhérer au concept que j’avais exposé. Travaillant avec la Société Biblique Canadienne, elle leur en parla. Et, dès le mois de décembre 1997, nous avions déjà tenu plusieurs rencontres pour affiner le projet, confirmer son genre spécifique dans la gamme des publications bibliques existantes ou en projet.

Après quelques essais rédactionnels portant sur quatre textes fort différents (la prise de Jéricho selon le livre de Josué, le début du prophète Isaïe, l’entretien de Jésus avec la femme de Samarie, et les chapitres 3 et 4 de la lettre de Paul aux Galates), nous avons rédigé un « cahier des charges » exposant les principes selon lesquels tous les collaborateurs accepteraient de travailler.

D’abord, une première rédaction des commentaires par deux personnes se critiquant et se complétant librement. Nous voulions éviter les susceptibilités entre spécialistes. Puis la relecture de chaque commentaire par trois exégètes : un protestant, un évangélique, un catholique. Et, pour aboutir à la rédaction finale, une révision de tous les commentaires par un comité éditorial de sept personnes en France. Même travail au Canada. Examen final par les évêques du Canada pour obtenir leur visa, appelé imprimatur.

Il fallut ensuite répartir les travaux selon les livres bibliques, demander l’accord des rédacteurs et relecteurs, préciser quelques règles de communication des textes par internet, donner des délais. Primitivement, nous pensions que trois années suffiraient : il en fallut sept ! La secrétaire centralisant les opérations, mettant les textes en forme, rappelant les délais, facilitant les bonnes relations entre rédacteurs et relecteurs, assura un travail considérable, diplomatique en certains cas, d’apprivoisement parfois entre collaborateurs. Elle mérite bien une mention particulière, notre Francine Leclerc.

Pour tous les collaborateurs, plusieurs principes à mettre impérativement en œuvre : adopter un style courant, rédiger des phrases courtes, aller à l’essentiel, donner priorité au sens du texte biblique, suggérer discrètement au lecteur des applications possibles, tenir compte de la variété des lecteurs (croyants ou personnes en recherche, chrétiens ou non, appartenant ou non à des communautés ou églises chrétiennes). Mission impossible ? Presque ! Mais, au fil des années, grâce aux échanges entre tous et à la bonne volonté de chacun, fondée sur le désir dominant de mettre la Parole de Dieu à la portée du plus grand nombre possible d’hommes et de femmes, les quatre mille commentaires furent prêts pour l’impression. La mise en page que nous voulions depuis le début (commentaires en colonnes verticales, sur l’extérieur de chaque page, en couleur et en caractères autres que ceux du texte biblique occupant le centre de la bible ouverte) fut superbement réalisée : un pur bonheur d’ouvrir cette bible qui donne d’emblée une impression de clarté, de lisibilité, d’accessibilité au texte et à ce qu’il veut dire.

Mais le prix ? Car tout ce travail représentait un coût. Un certain nombre de personnes généreuses mirent la main à la poche pour tenir le pari : vendre un très beau livre, de 1800 pages, en deux couleurs, avec cartes géographiques, chronologie et glossaire de 160 mots, sous une solide reliure, au prix de 29,50 €. Pour permettre à beaucoup d’acheter ou d’offrir la Bible, certains collaborateurs ont travaillé bénévolement, l’éditeur, logique avec sa mission d’évangélisation, a réduit ses marges, des donateurs et mécènes ont répondu aux appels afin que cette Bible Expliquée soit mise à la disposition du grand public pour un prix très inférieur à son prix de vente normal (environ 50 €). Sortie en septembre 2004, La Bible Expliquée a déjà connu un second tirage. Nous envisageons une édition revue et améliorée pour l’année 2007.


Bouquet philosophique : Une collaboration aussi étendue autour de la Parole peut-elle être qualifiée d’événement œcuménique rare ?

Jean Charles Thomas : Certainement. Rare en raison du nombre de collaborateurs, canadiens et français (80), de son ambiance œcuménique. Rare en pensant au public visé : des personnes en recherche de sens ou des croyants cherchant à mieux motiver leur existence chrétienne. Toutefois, la TOB fut un événement plus notable, avec ses 115 collaborateurs, et surtout par la collaboration œcuménique portant à la fois sur la traduction et la rédaction des notes. C’était une grande première, rendue possible par un texte capital voté par tous les évêques du monde en 1965 lors du Concile Vatican II.

Nous avons modestement adopté la traduction « en français courant » qui venait d’être révisée avec l’imprimatur des évêques de France. Notre apport spécifique concerne tous les commentaires et une bonne partie du glossaire. La collaboration intercontinentale entre français et canadiens, presque à part égale, sans oublier plusieurs belges et africains, mérite une mention particulière, tout comme le double imprimatur des évêques de France et du Canada. Je ne connais pas d’autre exemple pour une bible de large diffusion.


Bouquet philosophique : Pouvez-vous nous préciser l’intérêt et la richesse de La Bible expliquée ?

Jean Charles Thomas : Cette Bible Expliquée répond à l’attente de tous ceux et celles qui désirent connaître les textes bibliques, en comprendre le sens, en tirer un art de vivre, une interpellation sur leurs valeurs d’existence, ou qui veulent approfondir leur spiritualité et leur foi chrétienne. Les commentaires sont parfaitement compréhensibles. Situés marginalement à la hauteur du texte biblique auquel ils correspondent, ils facilitent grandement la lecture horizontale, celle que nous pratiquons habituellement, alors que les notes imprimées en bas de page ou en fin de livre brouillent souvent la lecture.

Avec cette bible, la lecture individuelle et la méditation sont mises à la portée de tous. Peuvent également travailler à partir de cette bible des groupes de lecture biblique, de formation catéchétique, ou d’animation liturgique. Chacun peut y découvrir les idées essentielles pour entrer dans la bibliothèque biblique, se faire une idée personnelle de ce monument spirituel de l’humanité, préparer un temps de prière communautaire ou un bref commentaire pour l’assemblée dominicale. Grâce à La Bible Expliquée, le lecteur se saisit du texte biblique et peut l’assimiler, au lieu de rester totalement dépendant d’un maître lui enseignant le sens à donner à la Bible. Le lecteur peut devenir majeur, et approfondir avec d’autres lecteurs devenus eux aussi majeurs. La Bible Expliquée permet à ceux et celles qui n’ont pas le temps de suivre des formations de franchir un nouveau seuil dans l’accès à la Bible.


Bouquet philosophique : Avec le pasteur Christian Bonnet, secrétaire général de l'Alliance Biblique Française, vous venez de terminer un ensemble de conférences publiques pour présenter et dédicacer cette nouvelle bible. Les réactions ont-elles été favorables ?

Jean Charles Thomas : Oui, partout. Et, si nous en avions le temps, nous pourrions multiplier de telles conférences. Mais beaucoup de chrétiens formés nous semblent capables d’en faire autant, par exemple à l’occasion d’expositions bibliques, de semaines de la Bible, de rentrée catéchétique ou d’entrée en catéchuménat.


Bouquet philosophique : Comment expliquer ce succès ? La relation de défiance qui s’est instituée au fil des siècles entre les Français et le Livre est-elle en train de disparaître progressivement ?

Jean Charles Thomas : Elle bouge, elle diminue, sans disparaître pour autant. Elle évolue parce que des gens de grande culture publient des livres sur la Bible, sur l’art chrétien, sur les monuments faisant allusion à l’histoire biblique, sur les villes et les littératures antiques. Le tourisme apporte sa contribution à cet apprivoisement. On peut se dire non croyant, agnostique et oser feuilleter sinon lire la Bible, visiter des sites parcourus par le Christ ou l’apôtre Paul. Certains pédagogues, même non chrétiens et se présentant comme tels, n’hésitent plus à proposer l’étude de certains textes bibliques dans les programmes officiels. On commence à penser que la lecture de la Bible ne constitue pas un manquement grave au principe de laïcité à la française. Des comparaisons s’amorcent aussi entre des musulmans remplis de considération pour le Coran, des adultes découvrant l’enseignement de Bouddha, et des personnes de culture chrétienne ignorant cependant étrangement ce que dit la Bible. Oui, l’horizon culturel et religieux bouge.


Bouquet philosophique : Dans notre société à la dérive, la Bible peut-elle être une bouée de sauvetage, notamment pour les jeunes ?

Jean Charles Thomas : Certainement, car elle parle des questions qui préoccupent les jeunes : l’amour, la vie en couple, selon Dieu ou non, l’ouverture progressive au monde entier, la prise de conscience de ses racines personnelles. Elle décrit les aléas des relations entre nations, les comportements de responsables de peuples, les corruptions et malhonnêtetés courantes, les lâchetés des petits et des grands personnages, les jalousies, répudiations, et les réconciliations, les guerres et le besoin de paix lorsque les conflits s’éternisent.

La Bible ne cache pas les faiblesses de l’être humain : ce n’est pas une histoire de saints. Mais elle propose à des gens ordinaires une sagesse de vie, la vitalité intérieure de l’âme, la générosité dans les relations, l’espérance de sortir des pires ornières dans lesquelles on a pu s’embourber. La Bible n’a rien de conventionnel.  Elle décoiffe. On y trouve des styles fort différents. C’est une bibliothèque qu’on peut savourer à petite dose ou dévorer sans modération, lire et relire tout au long de la vie en y découvrant toujours de nouvelles richesses.


Bouquet philosophique : Vous n’avez pas fini de nous surprendre, à 75 ans, vous êtes webmaster débutant et le site internet personnel que vous venez de créer fourmille d’informations et de ressources bibliques. D’où vient cette passion récente ?

Jean Charles Thomas : J’ai toujours aimé les techniques d’expression, performantes, à prix abordable. Travailler chez soi sur ordinateur, c’est bien adapté à mon âge. Dès que j’ai compris qu’il n’était pas sorcier de tenir un site, en mettant ainsi à la portée de beaucoup des pensées que je crois utiles pour mieux vivre, et non pas seulement pour se cultiver, se distraire ou acheter, je me suis lancé. C’est plus souple que la publication de livres. Cela permet une certaine interactivité, une mise à jour permanente. Tenir un site, c’est ludique, détendant : on cherche des images, on affine la présentation graphique, tout cela au service des idées qu’on juge utiles.


Bouquet philosophique : Quelles sont les visions de votre site que vous avez intitulé « Soleil et Vie » ?

Jean Charles Thomas : Une conception de l’existence qui a du sens, dans un univers pénétré d’une intelligence époustouflante où les techniques ne cessent de progresser. Mais surtout quelques clartés au bénéfice d’hommes et de femmes cherchant à aimer, sans se laisser écraser par les problèmes réels, tout en vivant avec générosité afin que d’autres bénéficient au mieux de leur traversée de la vie. Un peu de lumière et de soleil pour réchauffer le quotidien. Le mot « vie » revêt pour moi plusieurs significations : la vie qui palpite en nous, la durée de l’existence terrestre, la Vie éternelle selon la foi chrétienne, et tout simplement, le petit fleuve de Vendée qui coule au pied de mon appartement, les deux dénommés « la Vie ». Quant au soleil, je le vois se lever et ce m’est un bonheur sans cesse renouvelé.


Bouquet philosophique : Depuis 4 ans, en tant que retraité très actif, vous avez donc retrouvé votre terroir vendéen et ne manquez pas d’étonner les chrétiens de cette région (et des autres) lorsque vous les incitez notamment à échanger par la voie de l’internet avec « des personnes qui doutent ou résolument incroyantes ». Pensez-vous que cet outil moderne de communication puisse servir l’évangélisation ?

Jean Charles Thomas : Oui, et cela sera de plus en plus évident. Avec l’internet, on peut communiquer sans passer obligatoirement par des temps de déplacements et de réunions du soir. On peut s’investir dans des débats, forums, etc. Plus modestement, on peut participer à des sites prioritairement destinés à des personnes qui se connaissent, qui vivent en proximité et qui acceptent d’échanger régulièrement sur des idées, des actions, des recherches. L’internet sort alors de l’anonymat, de l’individualisme. L’évangélisation au plan local, la réflexion biblique, la prière même, peuvent très bien faire communiquer des croyants en toute simplicité. Et avec l’internet, on dépasse facilement les rapports conventionnels et inégalitaires. Chacun peut y être lui-même, apporter ses pensées sans avoir l’impression d’être toujours celui qui ne sait pas. Je trouve tonique ce genre de rapports.


Bouquet philosophique : Dans une prière, vous avez dit : « Heureux ceux qui vont à la rencontre de ceux dont l'Eglise est loin, non-croyants, croyants d'autres traditions religieuses, pauvres et étrangers, hommes et femmes d'autres cultures ». Cette parole reflétant une grande ouverture d’esprit suppose-t-elle que le « règne de Dieu déborde les frontières de l’Eglise chrétienne » comme le pense l’historien Jean Delumeau ?

Jean Charles Thomas : C’est absolument évident. Les textes bibliques ouvrent très large l’horizon. Le lecteur y est invité à regarder au-delà de son nombril, de sa famille, de son peuple, de son groupe d’amis ou d’alliés, au-delà du présent. Il apprend que son histoire progresse vers un monde nouveau, une terre nouvelle, que ses proches rejoindront une foule immense de toutes races, langues, cultures et nations. Il sait que Dieu finira par entrer en relation avec tous et non pas seulement avec ceux qui pensent à lui maintenant. Il croit qu’il n’y a qu’un seul Dieu quel que soit le nom qu’on lui donne. Et que l’existence de tous les humains sera finalement appréciée et jugée par ce Dieu juste, intelligent, libre et généreux, ennemi du mal et de la haine, capable de sauver du désespoir ceux dont la vie aura été irrespirable.


Bouquet philosophique : Que peut-on vous souhaiter ?

Jean Charles Thomas : D’aller vers la Vie en plein Soleil.

 
15 septembre 2005
 
 
Vous pouvez découvrir par ailleurs une intéressante et longue interview autobiographique de Jean Charles Thomas, et pour mieux le connaître encore, n’hésitez pas à visiter son site web intitulé :
 
 
 
 
Commentaire
 

René Ferré :

J'ai aimé cette interview de Jean Charles Thomas et je vous en félicite très sincèrement. Mais je dois vous avouer que l'homme m'intrigue. Il n'ignore pas votre adhésion à la pensée protestante et le fait que vous faites référence au Livre et rien qu'au Livre. J'ai relu dans les appréciations ce qu'écrivait Jean Charles Thomas à propos de votre site Bouquet philosophique : « Je vous exprime ma véritable satisfaction. Votre démarche me semble essentiellement inspirée par la foi chrétienne, elle-même appuyée sur l'ensemble de la Bible comme source régulatrice de toutes les expressions de foi. Je n'hésiterai pas à conseiller la lecture de votre site. Adhérant fortement à votre fiche sur la diversité des églises – et depuis longtemps –, j'ai tenu à terminer mon existence terrestre en allant essentiellement puiser dans la Bible parce qu'elle est la règle contre laquelle ne peut aller aucune tradition digne du christianisme. Et j'ai voulu que cette source soit accessible à tous ceux qui cherchent du sens, pour en vivre, quelle que soit leur appartenance ou non à une église. »

A la lecture de cette appréciation de votre site, on n'imagine pas que cette marque d'intérêt et la qualité de son expression sont celles d'un dignitaire de l'Eglise catholique ! Tous les prêtres que j'ai pu connaître – et certains, remarquables de tolérance – n'auraient admis qu'on puisse avoir la foi en dehors de leur Eglise. En relisant cette appréciation et l'interview de Jean Charles Thomas, je pense mieux discerner le moteur qui anime cet homme de foi. Prêtre de son état, il fait preuve d'une grande ouverture d'esprit et de tolérance. Sans renier sa famille catholique, il reconnaît que l'on puisse donner « du sens à sa vie en puisant dans la Bible quelque soit notre appartenance ou non à une église ». Cette phrase est remarquable et démontre que cet homme de conviction laisse à la Bible – seule base de la foi – le soin de nous apporter la grâce. L'humilité de ce prêtre est admirable et j'aimerais trouver le même état d'esprit parmi beaucoup de chrétiens de ma connaissance.

 
 
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